PIECES  DE  THEATRE  POUR  ENFANTS.

 
 

Scène XI.

SIMPLETTE, LA MENDIANTE.



     Alors Simplette examine le gâteau et le trouve magnifique. Elle va prévenir sa maîtresse de sa présence, lorsque la porte du fond s'ouvre, livrant de nouveau passage à la mendiante. Simplette va au devant d'elle avec intérêt. La pauvre femme lu montre qu'elle s'est trompée, elle a cru lui donner quelques sous et les pièces sont en or. Elle n'a pas voulu bénéficier d'une erreur : Simplette est confondue !... à qui est cet or ?... Elle va consulter sa maîtresse, mais avant, elle presse les mains de la bonne femme en la remerciant et en lui demandant ce qu'elle désire : celle-ci ne voudrait qu'un morceau de pain. Simplette cherche et tout à coup, cédant à une inspiration, prend le gâteau qui est sur la table, l'enveloppe dans une serviette et le donne à la pauvrette ; cette dernière veut refuser. Simplette insiste : la mendiante accepte et s'éloigne en disant que le Ciel la bénira.



Scène XII.

CLÉMENCE, SIMPLETTE, TAQUINE, ROSE, NANETTE, FRANCINE, ADÈLE.



     Du seuil de la porte où elle est allée la reconduire, Simplette fait encore des signes amicaux à la mendiante lorsque Clémence et sa sœur Taquine entrent en scène ; Simplette vient au devant de sa maîtresse qui lui demande si elle a bien remis ses lettres à leur adresse. Pendant que Taquine se met à sourire malicieusement, Simplette montre à sa patronne les jeunes invitées qui jouent dans le jardin en attendant l'heure de la collation. Clémence dit qu'on les fasse entrer. La servante leur fait signe ; bientôt Nanette, Rose, Francine et Adèle font irruption dans la salle et viennent remercier Clémence qui les accueille avec bonté. Taquine, décontenancée et ne comprenant rien à ce qui se passe, leur demande si elles ont reçu leurs lettres d'invitation... chaque jeune fille tire son billet de sa poche ; Taquine revient à l'avant-scène et, fouillant dans la sienne, retrouve les débris de celles qu'elle a déchirées ; sa confusion est au comble en ce moment. Clémence qui a tout son monde présent et voit la table prête, invite sa société à s'asseoir à chaque place qu'elle désigne, après quoi elle s'assied elle-même.

 

Scène XIII.

Les mêmes, deux Anges.



     Quand chacune est placée, Clémence dit à Simplette de servir le gâteau ; celle-ci se frappe le front et songe seulement à dire à sa maîtresse qu'il n'y en a plus ; tout le monde se lève pour en savoir la cause ; Simplette raconte la visite de la mendiante, montre la pièce d'or inconnue qu'elle lui a rapportée et enfin ajoute que, comme elle avait faim, elle lui a donné le gâteau. Taquine est furieuse et anime sa sœur contre la servante si maladroite ; Clémence qui a suivi sérieusement le récit de Simplette se met enfin à rire et sa gaîté se communique à toutes les petites paysannes invitées. Au même instant, la porte du fond s'ouvre d'elle-même, tout le monde se groupe aux deux côtés de la scène. Deux anges portant chacun un plateau sur lequel est une énorme brioche, vont les déposer sur la table, saluent gracieusement et sortent... Les jeunes filles immobiles d'étonnement courent aux brioches qu'elles trouvent savoureuses. Clémence montre le Ciel, auteur du présent, le Ciel qu'il faut remercier, elle invite chacune à rejoindre sa place.



Scène XIV.


Les mêmes, LA MENDIANTE.



     Les parts sont faites, chacune la sienne, on en réserve une au bout de la table, devant un siège resté libre : c'est la part du pauvre. Il semble qu'on a heurté à la porte. Simplette va ouvrir, c'est la mendiante qui vient demander la part réservée ; Clémence dit que le Ciel l'envoie et l'invite à se mettre au milieu d'elles, mais la mendiante d'abord courbée, redresse son torse et reprend une taille élevée ; surprise de toutes les jeunes filles qui quittent leurs places pour venir entourer la vieille femme ; celle-ci prend les mains de Simplette et de Taquine, elle touche le front et le cœur de la servante, montrant qu'elle est simple, son cœur est bon et agréable à Dieu ! Puis, désignant Taquine, son esprit est plus fin, mais son cœur est méchant. La jeune fille cache son visage dans ses mains et courbe la tête. La mendiante lui dit qu'elle se repente et agisse bien... Dieu lui pardonnera. Clémence alors demande à la vieille femme comment elle peut si bien connaître sa sœur et sa servante ? La mendiante sourit avec bonté ; à ce moment les deux anges qui ont passé au travers des groupes, viennent se mettre aux côtés de la pauvresse, sa robe de bure s’entrouvre et disparaît laissant voir Sainte Catherine qui impose sa bénédiction sur l'ensemble des jeunes filles qui forment un gracieux tableau.


FIN DE LA SAINTE CATHERINE

 


      On pourra rapprocher la présente pantomime de l'oratorio de l'Abbé Duterne sur : http://ombres-et-silhouettes.wifeo.com/sainte-catherine.php




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