PIECES  DE  THEATRE  POUR  ENFANTS.

 
 

ROLAND À RONCEVAUX

Ann ROCARD

Tous droits réservés.


 

     (Charlemagne est en train de parler avec son neveu Roland et d'autres barons dont Guérin et Gérier, le vieux Girard de Roussillon, l'archevêque Turpin, le duc Ogier, Ganelon - qui a épousé la mère de Roland.
S'il y a moins d'acteurs, ne garder que Charlemagne, Roland et Ganelon qui sont les plus importants pour la suite de l'histoire).


CHARLEMAGNE : Depuis sept ans, nous nous battons en Espagne contre les Sarrasins.


GUÉRIN : Sire, il ne reste plus due le Roi Marsile qui défend la ville de Saragosse.


GÉRIER : Comment pourra-t-il encore résister contre toute notre armée ?


ROLAND : La guerre est presque gagnée, mes amis. Nous rentrerons bientôt chez nous.


CHARLEMAGNE : Tu as raison, Roland, mon neveu.


(Un soldat se présente).


LE SOLDAT : Sire, dix barons sarrasins veulent vous rencontrer.


CHARLEMAGNE : Fais-les venir !


     (S'il n'y a pas assez d'acteurs ne garder que deux barons sarrasins oui parleront chacun leur tour).


1er BARON (sarrasin) : C'est notre maître, le Roi Marsile, oui nous envoie.


CHARLEMAGNE : Quel message veut-i1 me transmettre ?


2ème BARON : Il veut la paix.


3ème BARON : Il veut bien être votre Fidèle vassal et devenir chrétien.



4ème BARON : Il va vous donner de l'or, des cadeaux, une montagne de richesses.


5ème BARON : Il va vous laisser vingt otages si vous le voulez.


CHARLEMAGNE : En échange de quoi ?


6ème BARON : Tout cela si vous acceptez de retourner en France.


     (Charlemagne réfléchit).


ROLAND : Méfiez-vous, Sire !


GÉRIER : Marsile est un ennemi perfide !


GUÉRIN : Un félon !


OGIER : Il ne tiendra jamais sa promesse.


CHARLEMAGNE : Et toi, Ganelon, qu'en penses-tu ?


GANELON : Sire, depuis sept ans, nous combattons les Sarrasins. La guerre dure depuis trop longtemps. Si Marsile veut se rendre, il faut accepter.


CHARLEMAGNE : C'est un sage conseil.


TURPIN : Oui, Sire, il a raison.


ROUSSILLON : Mille fois raison.


     (Charlemagne réfléchit).


CHARLEMAGNE : Je vais suivre le conseil de Ganelon. Qui ira porter ma réponse au Roi Marsile ?


ROLAND : Pourouoi pas Ganelon ?


GUÉRIN et GÉRIER : Bravo ! Bonne idée !


     (Ganelon n'a pas l'air content. Il grogne dans son coin).


GANELON : (Tout bas) En portant ce message au Roi Marsile, je risque de me faire tuer par les Sarrasins... Roland le sait bien. Je me vengerai.


     (Charlemagne se dirige vers Ganelon).


CHARLEMAGNE : Ça ne va pas, Ganelon ?


GANELON : Sire, je pars immédiatement à Saragosse pour rencontrer le Roi Marsile.


CHARLEMAGNE : À ce soir.


     (Ganelon s'éloigne à grands pas).


CHARLEMAGNE : En attendant le retour de Ganelon, allons donc manger !


ROUSSILLON : Excellente idée, Sire.


     (Charlemagne et ses barons se dirigent vers une grande tente en tissu ou en papier.

     Diriger la lumière de l'autre côté de la scène : Ganelon arrive auprès du Roi Marsile).


MARSILE : Qui es-tu ?


GANELON : Ganelon, messager de l'Empereur Charlemagne.


MARSILE : Tu peux parler ; je suis le Roi Marsile.


GANELON : Charlemagne accepte votre proposition. Si vous tenez vos promesses, il vous laissera la moitié de l'Espagne. Il retournera en France
avec tous ses soldats.


MARSILE : Où se trouveront ses meilleurs Chevaliers ?


GANELON : À l'arrière de l'armée ! Le neveu de Charlemagne, Roland, commandera l'arrière-garde.


MARSILE : Comment le sais-tu ?


GANELON : Je jure qu'il en sera ainsi ! Vous n'aurez aucun mal à les tuer
quand Charlemagne et son armée se seront éloignés.


MARSILE : Pourquoi me dis-tu cela ?


GANELON : Je veux me venger de Roland.


     (Marsile se retourne pour donner des ordres).


MARSILE : Préparez l'or, les cadeaux, les otages pour Charlemagne.
Ganelon)
Emporte le tout et n'oublie pas ce que tu as juré !


     (Ganelon salue Marsile. La lumière s'éteint. Quand la lumière se rallume, l'armée de Charlemagne est prête).


CHARLEMAGNE : En route pour la France !


GANELON : Sire, qui va commander l'arrière-garde ?


CHARLEMAGNE : Il faudrait un chevalier très courageux.


GANELON : Roland est le plus brave de tous.


CHARLEMAGNE : Je suis inquiet... J'ai l'impression qu'il va arriver quelque chose.


GANELON : Roland ne craint rien, Sire.


CHARLEMAGNE : (parlant fort) Partons sur le champ ! Que Roland prenne le commandement de l'arrière-garde !


     (Charlemagne et les soldats se mettent en route. À l'arrière se trouvent Roland, Gérier, Guérin, Olivier, l'archevêque Turpin et quelques soldats. Roland et ses compagnons avancent).


GUÉRIN : Roland, nous voici à Roncevaux !


ROLAND : Reposons-nous un moment.


     (Olivier grimpe sur un rocher et observe les environs).


OLIVIER : Roland ! Trahison ! L'armée sarrasine arrive ! Il y a plus de cent-mille soldats !


GÉRIER : Cent-mille soldats ?


OLIVIER : Vite, Roland ! Souffle dans ton cor pour prévenir Charlemagne. Il viendra nous porter secours avec son armée.


ROLAND : Nous n'avons rien à craindre ! Je ne veux pas appeler à l'aide comme un peureux !


     (Roland rejoint Olivier et aperçoit les Sarrasins).


ROLAND : Plus de cent mille soldats ! Je suis sûr que Ganelon nous a trahis !


OLIVIER : Préparons-nous à combattre jusqu'à la mort.


GÉRIN : Comme de vaillants chevaliers !


     (Roland brandit son épée).


ROLAND : Durandal, ma bonne épée ! Une fois encore, tu vas m'aider !


     (Les Sarrasins approchent. Baisser la lumière. Bruitages : combat, cris, épées... les mouvements se font au ralenti sans se toucher.

     La lumière revient. Les soldats francs sont tous allongés par terre, blessés ou morts).


ROLAND : Je vais souffler dans mon cor pour prévenir l'Empereur. Il faut que j'arrive à souffler, même si je n'ai plus de force, même si je n'ai
plus que quelques minutes à vivre...


     (Roland souffle longuement dans son cor. Puis il meurt).


     (Enfin, on entend une cavalcade : Charlemagne arrive, il regarde tristement tous les soldats allongés par terre).


CHARLEMAGNE : Je sentais bien que quelque chose allait arriver. Nous arrivons trop tard, beaucoup trop tard.


     (Charlemagne découvre Roland et se met à pleurer).


CHARLEMAGNE : Roland, mon cher neveu, je sais que tu as été courageux. Tu seras vengé : l'armée ennemie sera détruite et le traître Ganelon mourra. Adieu, Roland, je t'aimais tant.


     (Charlemagne fait demi-tour et la lumière s'éteint).


- R I D E A U -


     Pour toute représentation publique de cette pièce, même gratuite, il faudra prendre contact avec l'auteure :

annrocard@wanadoo.fr


       On poura trouver d'autres textes sur son site :

http://www.annrocard.com/





Créer un site
Créer un site