PIECES  DE  THEATRE  POUR  ENFANTS.

 
 

AU PARADIS DES JOUJOUX

 

TROIS POÈMES POUR LES TOUT-PETITS

par Raymond RICHARD

 

LA FÊTE DES JOUJOUX

Les jouets que j’avais semés
À travers ma chambrette close,
Cette nuit -quelle étrange chose !
Brusquement, se sont animés.

La poupée en robe froissée
Qui gisait au creux d’un fauteuil
A bâillé puis ouvert un œil
Et, sur ses jambes, s’est dressée,

L'ours en peluche et le pantin
Cabriolent et pirouettent,
Et le grand cheval à roulettes
Fait la course avec les patins.

Au son grêle d’une trompette
Défilent les soldats de plomb.
La toupie, avec le ballon,
Se poursuivent sur la carpette.

Mais la fête va s'achever :
L’aube sonne à la vieille église.
Tous les joujoux s'immobilisent
Je m'éveille : j’avais rêvé !


                                          Raymond RICHARD



BERCEUSE À MA POUPÉE

Fais dodo, mignonne poupée
Au creux de ton berceau de bois,
Allonge ta robe fripée
Et repose à côté de moi.

Fais dodo, la lune se lève
Et, sur le lit, semble neiger.
Ne crains rien. Fais de jolis rêves !
Je suis là pour te protéger.

Fais dodo, mon enfant chérie,
Cette nuit, quelque beau pantin,
Dans une candide féerie,
T’emportera jusqu'au matin.

Pais dodo ! ta petite mère,
Tendrement, vient de t'embrasser.
Ferme vite tes yeux de verre !
Le marchand de sable a passé.


                                     Raymond RICHARD


NOTES SCÉNIQUES

     Ce poème sera dit par une petite fille, assise à côté d'un berceau de poupée qu'elle balance doucement.
     La scène est à peine éclairée d'une lumière bleue. Si possible, pour créer l’atmosphère, un violon jouera une berceuse en sourdine pendant toute la durée du poème.
     À la fin de la troisième strophe, l’enfant se penche sur le petit lit et embrasse tendrement sa poupée.

 


À CEUX QUE NOËL A GÂTÉS

Enfants, petits enfants, que Noël a gâtés,
Ô vous dont une main mystérieuse et tendre
A rempli les sabots accroupis dans la cendre
De joujoux merveilleux longuement convoités,
Ô vous pour qui Noël est une féerie,
Vous qui marchez heureux et libres dans la vie
Et dont on satisfait tous les moindres désirs,
Vous que l’on peut combler des plus rares plaisirs,
Avez-vous, en trouvant, ce matin de décembre,
Vos superbes joujoux scintillants dans la chambre,
Avez-vous, un instant, songé aux malheureux,
Aux enfants sans soutien, aux réfugiés sans feu
Qui, dans le clair matin, vibrant du son des cloches,
Hélas n'ont rien trouvé dans leurs pauvres galoches ?
À ces déshérités, enfants tendez la main.
Partagez avec eux vos trop belles étrennes,
À vos foyers heureux, qu’ils se chauffent, qu’ils viennent
Et qu’un instant Noël éclaire leur chemin !

                                                  Raymond RICHARD


 

 



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